Du gin et du whisky à l’épeautre belge bientôt dans les drinkcenters

Vendredi 23 octobre 2020 —

Un ambitieux projet alimentaire en Wallonie vise à reconstruire une filière locale d’épeautre. Neuf acteurs de la recherche et de l’industrie alimentaire, parmi lesquels la Distillerie Radermarcher, se sont associés pour proposer dans le commerce, d’ici 2022, des produits belges à base d’épeautre : pâtes, gin, whisky ou même farine.

D’ici 2022, les clients devraient retrouver dans les rayons du gin, du whisky, des pâtes, de la farine ou encore du pain à base d’épeautre cultivé en Belgique. L’épeautre, c’est une céréale aux caractéristiques relativement similaires au blé, mais toutefois délaissée depuis plusieurs décennies au profit des cultures de blé, plus rentables. “L’épeautre est une céréale cultivée depuis plusieurs siècles en Wallonie, dont les terres sont particulièrement adaptées”, souligne Marie Vassen, coordinatrice du projet et coordinatrice qualité de Pastificcio Della Mamma, une des entreprises à la base du projet. “Grâce à l’engouement pour les produits locaux, le consommateur plébiscite des produits à base d’épeautre. Par ailleurs, l’épeautre a du succès car le consommateur peut varier son alimentation, ce produit apporte d’autres nutriments que le blé. Signalons un troisième atout : son gout, qui offre notamment des parfums de noisette, est différent de celui du blé.”

L’épeautre cultivé en Belgique était jusqu’ici principalement destiné au fourrage pour le bétail et seulement une infime partie était destinée à l’alimentation humaine. La demande croissante des consommateurs change la donne. Le pain à base de farine d’épeautre, commercialisé depuis quelques années en grande distribution, est probablement le meilleur exemple de l’engouement pour ce que certains appellent le “blé gaulois.” C’est cet intérêt des consommateurs et les caractéristiques du sol belge qui ont fait naitre en 2018 un projet d’envergure. Son nom ? Wallep, contraction de Wallonie et d’épeautre. Neuf acteurs wallons et bruxellois, dont trois acteurs spécialisés en recherche (Celabor, CRA-W, Meurice Recherche & Développement) et les autres dans l’industrie alimentaire, entendent reconstruire une filière d’épeautre belge, durable et rentable.

Durable, c’est-à-dire garantir un revenu équitable aux agriculteurs qui font pousser ladite céréale. “Sur le marché de l’épeautre, le prix de vente peut en effet varier de 90 à 600 € la tonne”, souligne Marie Vassen, coordinatrice du projet. “Cette fluctuation freine certains agriculteurs, surtout si la récolte n’est pas bonne. Le projet Wallep garantit un prix d’achat fixe aux agriculteurs.” Le but est ainsi de pouvoir maintenir pas moins de 300 emplois d’agriculteurs qui cultivent déjà l’épeautre et de créer sur le moyen terme pas moins de 35 emplois directs. La rentabilité n’est pas oubliée. Les entreprises alimentaires belges planchent sur différentes façons de transformer l’épeautre récolté. La distillerie Radermacher développe quant à elle ce qui devrait être le premier gin et le premier whisky à base d’épeautre belge.

Source: Gondola.be