Feu vert des actionnaires à la fusion AB InBev-SABMiller

Mercredi 3 mai 2017 —

 Les actionnaires des deux brasseurs se prononçaient ce mercredi 28 septembre sur la création d'un géant mondial. Des doutes planaient du côté de certains actionnaires de SABMiller qui estimaient l'offre d'AB InBev insuffisante. Mais le feu vert a tout de même été obtenu.

Les actionnaires d'AB InBev ont approuvé à 99% la fusion. "Nous sommes heureux que le vote de nos actionnaires nous permette de franchir une étape supplémentaire vers le regroupement de nos sociétés", a déclaré le brasseur belgo-brésilien dans un communiqué.

Il a également été décidé ce matin que le nouveau groupe s'appellera AB InBev. Le logo devrait toutefois subir un petit lifting: l'aigle va disparaitre.

La cotation de l'action d'AB InBev a été suspendue le matin du 28 septembre dans l'attente de la publication d'un communiqué, indique la FSMA, l'autorité des marchés financiers. Elle a repris vers 12h45.

La réunion des actionnaires de SABMiller était plus attendue. Au final, Les résolutions proposées aux actionnaires minoritaires de SAB Miller ont été adoptées avec plus de 95% des voix. Le conseil d'administration avait en outre déjà rendu un avis unanimement positif par rapport à l'offre d'AB InBev.

Deux importants actionnaires n'ont toutefois pas participé à ce vote. Altria et Bevco, qui à eux deux détiennent 41% des actions, bénéficient en effet d'un traitement particulier pour s'exprimer sur l'offre d'AB InBev. Leur approbation ne fait cependant aucun doute.

Avec ce double feu vert, le belgo-brésilien AB InBev et ses marques Corona, Stella Artois, Leffe ou Budweiser, engloutit le britannique SABMiller, propriétaire de Foster's ou Coors.

Les deux partenaires s'étaient mis d'accord à l'automne 2015 sur les termes financiers de l'opération: 44 livres par action SABMiller. Mais le vote britannique en faveur du Brexit a fait plonger la livre sterling, poussant AB InBev à relever son offre à 45 livres par action, valorisant sa cible autour de 79 milliards de livres (103 milliards de dollars).

Cette nouvelle offre se situe "dans le bas de la fourchette", mais est acceptable, a tranché fin juillet le conseil d'administration de SABMiller, qui a recommandé à ses actionnaires de l'accepter, confirmant le processus de fusion déjà entamé.

Plusieurs actionnaires de SABMiller avaient manifesté leur mécontentement face à la perspective d'une opération financière désormais nettement moins intéressante que prévu, à cause du bouleversement sur le marché des changes.

L'un d'entre eux, le groupe de services financiers Aberdeen Asset Management, qui possède autour de 0,64% des actions, a prévenu qu'il voterait contre l'opération, jugeant qu'elle sous-évaluait SABMiller. Il a appelé les autres actionnaires à faire de même.

La fusion sera désormais officialisée le 10 octobre. Le siège administratif du futur géant mondial sera installé à Louvain et le "bureau de management fonctionnel mondial" à New York, une structure organisationnelle qui était déjà celle d'AB Inbev avant l'opération. Le nouveau groupe parle de synergies à hauteur d'1,4 milliard de dollars, notamment via la suppression de 5.500 emplois à travers le monde.

AB InBev se rapproche de Coca-Cola

Alors que la reprise du brasseur SABMiller par AB InBev se clôture, les spéculations vont bon train concernant de nouvelles acquisitions. L'agence de presse Reuters, interrogeant des analystes et banquiers, évoque ainsi trois noms qui seraient dans le viseur du numéro un mondial de la bière: Castel Group, Coca-Cola et Anadolu Efes.

Ainsi, une nouvelle entité baptisée Coca-Cola Beverages Africa, qui embouteille le célèbre breuvage pour le marché africain, compte SABMiller comme actionnaire majoritaire (57% des parts), alors que The Coca-Cola Company n'y détient qu'une participation minoritaire.

SABMiller détient également une participation de 24% dans Anadolu Efes, qui, lui, possède la moitié des parts de Coca-Cola Icecek. Ce dernier commercialise le soda en Turquie ainsi que dans différents pays du Moyen-Orient et d'Asie centrale. Ici aussi, Coca-Cola est minoritaire.

AB InBev se rapproche par ailleurs de Castel Group, car le groupe industriel français collabore déjà avec SABMiller sur le marché africain pour la bière et des sodas.