Keynote speech Jean-François van Boxmeer

Vendredi 23 mars 2018 —

Jean-François van Boxmeer a parlé de l'avenir du secteur et des tendances dont tout le monde doit tenir compte. 70% de ce qui se passe autour de nous échappe à notre influence (économie, tendances sociétales…), mais il est essentiel de bien pouvoir lire ces 70%. Et pour les 30% restants, vous pouvez faire la différence.

Van Boxmeer a souligné 3 grandes tendances dans le secteur. La première tendance est l'e-commerce. Bien que, selon lui, le business ne sera pas influencé de façon fondamentale par l'e-commerce - le volume du produit rend ce type de commerce très difficile - il est quand même important, en tant que distributeur en boissons et en tant que producteur, de s'adapter aux possibilités qu'offrent l'e-commerce et autres applications digitales. Le client attend ça. Ceux qui intègrent avec succès dans leur entreprise le phénomène de l'e-commerce seront les gagnants de demain. Une deuxième grande tendance est l'essor des craft beers. Elle élargit fortement la gamme. L'avantage des craft beers est que le consommateur accorde à nouveau de l'attention au produit bière. La dernière tendance concerne une consommation d'alcool responsable. Van Boxmeer souligne la responsabilité des producteurs en ce domaine et estime qu'il vaut mieux qu'il y ait beaucoup de gens qui boivent un peu que très peu de gens qui boivent beaucoup. C'est pourquoi il est important qu'un producteur en tienne compte, par exemple dans la publicité qu'il diffuse.

En ce qui concerne les activités de distribution propres de Heineken, van Boxmeer a évoqué entre autres le fait qu'aux Pays-Bas Heineken a cédé sa propre activité de commerce en boissons à Sligro. Dans un premier temps, c'était un exercice d'efficacité. Mais la situation diffère beaucoup d'un pays à l'autre. En France, France Boissons a été rachetée en 1987, et Heineken est ainsi devenu le plus gros distributeur de l'Hexagone. Il en va de même en Italie, à une moindre échelle. De temps en temps, le producteur concurrence donc directement les grossistes en boissons indépendants et cela entraine naturellement des tensions. Mais parfois on s'en sort quand même, comme en Pologne.

Le rôle de commerce intermédiaire dans l'horeca est encore souvent sous-estimé. Car ce qu'offre le commerce de gros, c'est toute une série de services. Pas seulement de la logistique, mais aussi des services financiers, comme des investissements dans les cafés. En outre, il est important que la bière aussi soit fraiche. En d'autres termes, first in, first out. Ce qui n'est pas toujours si simple chez Amazon d'ailleurs.

Il est aussi important que le secteur horeca reste sain. Comment un distributeur en boissons peut-il aider un entrepreneur horeca à être un meilleur entrepreneur horeca? Le débat doit aller plus loin que les ristournes qui sont accordées, car il ne porte alors que sur un nombre d'euros limité. Mais il doit s'agir de générer des milliers d'euros de chiffre d'affaires en plus. La vraie question est dès lors "comment pouvez-vous encourager cela en tant que distributeur en boissons? Van Boxmeer souligne l'importance des formations horeca et des investissements dans la technologie moderne afin que le business puisse se dérouler plus facilement.

Enfin, van Boxmeer a évoqué brièvement la consolidation sur le marché. La consolidation est un fait. On ne sait pas clairement à quelle vitesse elle va se produire, mais elle est bien là. La seule chose certaine, est que le changement est constant. Il faudra ainsi accomplir de plus en plus d'étapes afin de continuer à exister.