Un distributeur en vedette : Bierhandel De Kroon à Wijnegem

Vendredi 16 juin 2017 —

Bierhandel De Kroon se situe le long de la Chaussée de Turnhout à Wijnegem. L’étroite façade ne laisse pas deviner grand-chose de ce qu’il se passe à l’arrière. Via un tunnel, le visiteur accède à un vaste parking, qui offre une bonne vue d’ensemble des installations. Il est clair que l’agencement des lieux a été bien pensé, tant l’endroit respire la fonctionnalité. Sur le parking, les employés portent les casiers directement dans la voiture du client. Le magasin est parfaitement agencé, sans fioritures, et offre, outre des boissons, une grande gamme de paniers-cadeaux personnalisés. Dans le fond du magasin, on trouve un agréable espace de dégustation. Dans les bureaux du magasin, nous sommes reçus par Luk Hannes et son épouse Caroline, qui nous font découvrir Bierhandel De Kroon.

 

Que pouvez-vous nous dire sur l’histoire et l’évolution de l’affaire familiale ?

Luk: “Ma famille a créé l’entreprise en 1908. Je suis la 5ème génération de Hannes à gérer le commerce. A l’origine, tout a commencé avec une brasserie. Dans les années 60, mon père a pris la décision d’arrêter de brasser et a élargi les activités à la vente d’autres produits, comme l’alcool. À titre personnel, je suis actif dans l’entreprise depuis 21 ans et ai repris la direction il y a dix ans.”

En parlant de stratégie, quels sont les choix auxquels vous avez été confrontés par le passé quant à l’avenir du commerce ?

Luk: « Le tout premier grand changement de cap a été effectué par mon père, lorsqu’il a ouvert le magasin. Ceci bien avant que les drinkcenters ne soient un principe établi. Aussi les débuts ont-ils été difficiles, mais après un certain temps, nous avons connu une croissance. »

« Le deuxième choix important, c’est moi qui l’ai fait il y a 8 ans, peu après que j’aie repris la direction de l’entreprise. Nous avons à l’époque décidé de séparer physiquement les activités du magasin et du dépôt. C’était la crise, et les terrains étaient moins chers. De plus, les banques étaient moins frileuses pour accorder un prêt qu’à l’heure actuelle. Nous avons saisi notre chance et avons construit un grand dépôt dans le parc industriel. En même temps, nous avons construit le parking fermé. Un tel investissement était un pari osé, mais il s’est avéré payant. Depuis que j’ai repris la direction des affaires, nous avons triplé notre chiffre d’affaire. Pour le moment, nous employons 20 personnes. »

« L’année passée, nous avons bâti une aile supplémentaire au magasin, pour les spécialités et les nouveautés. Notre attention est concentrée sur de nouveaux produits à la mode, sur la diversité et le service. Dans cette nouvelle aile, nous avons également aménagé un espace dégustation, où les clients peuvent régulièrement venir gouter les nouveautés. Le fait de servir les clients dans un parking fermé nous permet d’établir un contact personnel avec eux, ce qui concrétise deux valeurs fondamentales de notre entreprise : la convivialité et le service à la clientèle. »

« Toujours dans le cadre du magasin, nous avons décidé il y a 3 ans et demi de rejoindre le groupement Prik&Tik. La grande diversité de leur assortiment a été décisive dans notre choix. Tout ce que le client demande, nous devons être capable de le proposer dans notre magasin. Dans ce contexte, il nous semble que Prik&Tik représente le top en ce qui concerne les drinkcenters. »

« Actuellement, le magasin représente plus ou moins un tiers de notre chiffre d’affaire, le reste étant partagé entre l’horeca et les associations de la région proche. Nous n’avons d’ailleurs plus que deux établissements en propriété, dans la mesure où nous sommes de moins en moins intéressés d’investir de l’argent dans l’horeca. Cette tendance a été initiée en son temps par mon père. Lorsqu’il a commencé à revendre ses établissements, il a vu croitre le profit de notre entreprise. »

 

Que pensez-vous de l’évolution du métier de distributeur en boissons ?

« Je constate qu’il y a de plus en plus de jeunes dans notre métier et cela me réjouit. Petit à petit, certaines pratiques du passé sont en train de disparaitre, et c’est sans conteste une évolution dans le bon sens. Bien qu’il faille avoir de temps en temps avoir le cuir épais dans ce métier, je continue à trouver ce secteur particulièrement chouette. »

Il y a sans doute également des défis auxquels vous êtes confrontés…

« Parfois, les nombreuses reprises et les glissements dans le secteur me font peur. Il s’agit sans doute là d’une évolution qui est amenée à se poursuivre. »

« Les obligations administratives qui nous sont imposées par l’administration, avec tous les tracas que celles-ci entrainent, représentent également un sérieux défi. J’ai l’impression que souvent on en demande trop aux PME. Des exemples typiques sont par exemple la législation concernant la formation des chauffeurs, ainsi que la taxe kilométrique. Nous avons 7 camions, qui parcourent chacun environ 5.000 km par an, ainsi qu’un camion réfrigéré qui sort deux fois par an. Pour ces véhicules, nous sommes soumis aux mêmes obligations que les transporteurs professionnels, ce qui me semble tout à fait illogique. Sans parler de l’augmentation des accises, qui après coup s’est avérée une mesure contreproductive. Pour les consommateurs de notre région, il n’est par exemple pas compliqué, pour contourner cette augmentation, de se fournir en boissons alcoolisées de l’autre côté de la frontière néerlandaise. »

« Une autre évolution, plus générale, est celle de la vente en ligne. Nous avons un projet, auquel nous sommes tranquillement en train de réfléchir. »

Que signifie FeBeD pour vous et quelles sont vos attentes par rapport à votre fédération professionnelle ?

« Je dois reconnaitre honnêtement que nous ne faisons que trop peu usage des services de FeBeD. Je suis persuadé que nous ne savons pas la moitié de ce que FeBeD fait pour nous. Le fait que Filip Sevens (Prik&Tik) siège au Conseil d’administration de FeBeD et est donc au courant de ce qu’il s’y passe, est dès lors très positif. Il nous tient régulièrement au courant par e-mail des derniers développements. »

« Ce que nous attendons de FeBeD, c’est qu’elle se batte pour les intérêts des distributeurs en boissons. Les dossiers principaux sur lesquels des progrès doivent être réalisés, sont l’uniformisation des tarifs de caution, le projet de caution sur les PET (qui pour nous aurait de lourdes conséquences) et les accises sur l’alcool. Comme déjà discuté, la problématique des OBU doit également être traitée. Alors que le système devrait être positif pour nous, étant donné les courtes distances parcourues par nos camions, il nous amène pas mal de problèmes logistiques. »

www.bierhandeldekroon.be